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JE suis d'accord avec toi c'est pas des choses a faire ,mais qu a tu fait le jour ou un député a interrompu un culte protestant?
RELIGION Jean-Pierre Brard dit avoir interrompu un culte pour raison de sécurité
Deux fédérations protestantes vont porter plainte contre le maire de Montreuil
Sophie de Ravinel
[14 mars 2005]
Une affaire de protection contre le feu dans des salles de culte protestant en banlieue parisienne se propage comme un incendie. La Fédération protestante de France (FPF), présidée par le pasteur Jean-Arnold de Clermont, ainsi que la Fédération évangélique de France (FEF), ont décidé de se constituer partie civile dans une plainte qui sera déposée – avant l'été au plus tard – contre le député maire de Montreuil apparenté communiste, Jean-Pierre Brard. Ce dernier est accusé d'avoir interrompu des cultes, le 6 février dernier.
«Dans l'un de ces lieux de culte, a expliqué le pasteur Jean-Arnold de Clermont en marge de l'Assemblée générale de la FPF, M. Brard a pris la parole, se saisissant du micro, pour demander aux fidèles de prier moins fort par respect pour le voisinage. Il s'est aussi permis d'arracher des affiches sur les murs, puis a demandé à ce que lui soient présentés dans la demi-heure les registres sur la sécurité.» Selon le président de la FPF, qui n'a pas directement constaté les faits, «des excuses auraient suffi pour classer cette affaire». Outre la violation de l'article 32 de la loi de 1905 sur la liberté de pratiquer les cultes, trois des associations culturelles «visitées» devraient porter plainte pour abus de pouvoir de la part du maire. Mais elles ne comptent pas s'arrêter là. Les fidèles sont noirs pour la plupart et Jean-Arnold de Clermont «se dit profondément convaincu qu'il y a aussi discrimination».
Interrogé par Le Figaro, Jean-Pierre Brard accuse à son tour Jean-Arnold de Clermont. «Il se situe sur le registre de l'affabulation et de la victimisation pour arriver à ses fins : la révision de la loi de 1905 pour mise en péril de la liberté religieuse.» Le maire de Montreuil nie en bloc avoir saisi un micro ou déchiré une affiche. Il affirme avoir demandé des documents sur la protection incendie, usant de son pouvoir de police administrative. Un responsable d'une des assemblées l'aurait accueilli avec agressivité sans disposer d'aucun des documents exigés. Pour cette raison, Jean-Pierre Brard est revenu une heure plus tard avec trois policiers – «muets et passifs» – afin de faire évacuer les lieux. «En cas d'incendie, justifie le maire, je suis le premier mis en examen.»
Pour le maire de Montreuil, cette affaire n'a rien à voir avec un paravent derrière lequel se dissimileraient des crispations laïques face à des craintes de fondamentalisme ou de dérives sectaires. «On ne peut pas me taxer de ce type de comportement. L'amendement sur l'enseignement du fait religieux à l'école que j'ai proposé à l'Assemblée le 2 mars dernier, a été adopté à l'unanimité moins une voix.» Jean-Pierre Brard et Jean-Arnold de Clermont ont déjà croisé le fer ces dernières années, notamment sur la question des sectes dont le député de Seine-Saint-Denis s'est fait une spécialité à l'Assemblée.